Streaming boostées avec l'IA (Niveau B1)
Pour attirer l’attention des téléspectateurs face aux « streamers » payants, les chaînes comme TF1 et M6 travaillent dur pour rendre leurs programmes plus faciles à trouver.
JO de Paris : Jackpot pour les produits dérivés (Niveau B2)
À mi-parcours des Jeux Olympiques, les ventes des produits dérivés Paris 2024 dépassent les attentes, surtout pour la mascotte. L’enthousiasme olympique stimule les achats.
Streaming boostées avec l'IA
Vocabulaire et expressions
(niveau B1)
Guerre de l’attention – Attention war
Découvrabilité – Discoverability
Émerger – To emerge
Expérience utilisateur – User experience
Moteur de recommandation – Recommendation engine
Déployé – Deployed
Téléviseurs connectés – Connected TVs
Algorithme – Algorithm
Ligne éditoriale – Editorial line
Machine learning – Machine learning
Historique de connexion – Connection history
Amélioration continue – Continuous improvement
Personnalisation – Personalization
Écoute conjointe – Joint listening
Mots-clés – Keywords
Appui – Support
Filiale – Subsidiary
Codétenue – Co-owned
Licorne – Unicorn (in business, a startup valued at over $1 billion)
Taguer – To tag (to label)
Depuis l’arrivée de TF1+ en janvier, puis de M6+ ces dernières semaines, les chaînes multiplient les efforts pour émerger dans le streaming gratuit. Contenus, marketing… dans la guerre pour l’attention qui les oppose également aux « streamers » payants à la Netflix, le match se joue aussi sur l’amélioration de l’« expérience utilisateur ».
Dans ce but, TF1+ vient de présenter son nouveau moteur de recommandation. Baptisé « Synchro », cet outil à base d’intelligence artificielle (IA) va être déployé progressivement, dès cette semaine sur les téléviseurs connectés puis, courant juin, sur les box des opérateurs télécoms. En accord avec la ligne éditoriale de TF1, son algorithme s’adapte aux usages de tout un foyer.
Quant à M6+, la plateforme renouvelée de la Six aura un nouvel outil de recherche des programmes à base d’IA d’ici la fin de l’année. Chez Arte, les équipes de la chaîne franco-allemande développent aussi un outil à base d’IA pour la plateforme Arte.tv. Interrogé également, France Télévisions dit travailler quotidiennement à l’innovation de France.tv mais ne détaille pas ses projets.
11 minutes perdues à choisir quoi regarder
Tous cherchent à s’inspirer de Netflix, qui a construit au fil des années un puissant algorithme à base de « machine learning », en croisant les données de visionnage de centaines de millions d’utilisateurs dans le monde entier. Même si chaque « streamer » a son approche, le problème est le même : la « découvrabilité ». Selon une étude Toluna pour TF1, sur l’ensemble des plateformes de streaming, les Français perdent en moyenne 11 minutes à choisir quoi regarder !
Sur TF1+, qui propose 15.000 heures de contenus à tout moment, Synchro permet d’ores et déjà de constituer un groupe – jusqu’à cinq personnes – et ensuite choisir. L’algorithme conçu par TF1 (qui a mobilisé une cinquantaine d’ingénieurs, data scientists…) se fonde sur une IA qui retient les historiques de chaque connexion et ajuste en conséquence les propositions en page d’accueil.
« Amélioration continue »
Cette innovation aura une « amélioration continue » en fonction des usages, a expliqué lors d’une conférence de presse Claire Basini, directrice générale adjointe du groupe TF1. Selon la dirigeante, les algorithmes qui existent aujourd’hui sur les autres plateformes de streaming sont basés sur une personnalisation, mais TF1+ voulait se doter d’un outil valorisant l’écoute conjointe. Du côté de M6, on privilégie le développement d’un moteur de recherche plutôt qu’un outil de recommandation basé sur des mots-clés. Ses équipes y travaillent avec l’appui de Bedrock (filiale R&D codétenue avec le groupe RTL) et la licorne Algolia.
« Avec les progrès de l’IA, notre moteur de recherche permettra aux utilisateurs de poser des questions en langage naturel, explique Henri de Fontaines, membre du directoire du groupe M6 chargé de la stratégie et du streaming. Mais il y a aussi un énorme travail de back-office. Nous sommes en train de taguer avec précision nos 30.000 heures de catalogue pour qu’ensuite le robot s’y entraîne afin de donner rapidement les réponses les plus pertinentes possible. »
(Source: Les Echos – 27/05/2024)
JO de Paris : jackpot à l'horizon pour les produits dérivés
Vocabulaire et expressions
(niveau B2)
Mi-parcours – Midway
Produits dérivés – Merchandise
Boutiques officielles – Official stores
Distributeurs – Distributors
Objectifs – Goals/Targets
Euphorie olympique – Olympic excitement
Monnaie sonnante et trébuchante – Hard cash
Emballement – Surge
Baromètre – Benchmark
Navire amiral – Flagship
Vitrine – Showcase
Références – Items
Écoulés – Sold
Réalise – Achieves
Royalties – Royalties
A mi-parcours des Jeux, la vente des produits dérivés Paris 2024, dans les boutiques officielles et chez les distributeurs, serait en avance sur les objectifs, notamment pour la mascotte. L’euphorie olympique booste les achats.
Mascotte, tee-shirt, casquette, pin’s, jusqu’au verre de Coca-Cola consignable… la liesse qui saisit les sites olympiques se traduit déjà en monnaie sonnante et trébuchante à travers les achats des produits dérivés de Paris 2024. « Nous sommes très satisfaits du démarrage des ventes, il y a clairement un emballement depuis le début des Jeux », note Edouard Bardon, chargé des licences chez Paris 2024, qui, sans préciser de chiffres, affirme « que la tendance est bonne ».
Le comité d’organisation prend pour baromètre le mégastore des Champs-Elysées, ce navire amiral de 1.000 mètres carrés en bas de l’autoproclamée « plus belle avenue du monde », devant lequel s’étirent de longues files d’attente. La fréquentation y a doublé depuis le début des JO, passant de « 7 à 8.000 visiteurs par jour depuis son ouverture il y a un mois à plus de 15.000 », indique Paris 2024. Le panier moyen y est passé de « 60 à 100 euros ».
Une grande mascotte à 800 euros
Reste que les résultats de la plus grosse vitrine JO, qui aligne un millier de références (dont 20 % de gammes exclusives) sur un lieu privilégié, ne reflètent pas la réalité de la totalité des ventes de ces produits aux couleurs des Jeux. Au total, 150 boutiques officielles Paris 2024 distribuent ces articles à Paris et dans les autres villes qui accueillent les épreuves (Marseille, Lille, etc.), avec plus ou moins de visibilité.
Ils sont aussi écoulés dans 30.000 points de vente de distributeurs tiers (buralistes, grande distribution, commerçants, La Poste). « Le mégastore est assez représentatif de ce qui se passe ailleurs, au moins autour des gares, des aéroports et des métros ou près des sites phares comme le Parc des Champions au Trocadéro ou la tour Eiffel », avance néanmoins Edouard Bardon. Autre point marquant : la boutique en ligne, qui réalise 50 % de son chiffre d’affaires à l’international, a « doublé son activité » depuis une semaine.
Au top des ventes, sans surprise, la mascotte rouge, sous toutes ses formes, qui pourrait dépasser le million de pièces écoulées. « Ce n’était pas forcément le cas à Londres 2012, car c’était moins un symbole du pays comme nous l’avons fait avec la Phryge », souligne Edouard Bardon. Suivent ensuite les tee-shirts (certains en rupture de stock) et les casquettes, les pins et les affiches. Les prix – allant de 10 euros jusqu’à 800 euros pour la grande mascotte par exemple – ne semblent donc pas rebuter les acheteurs.
Même constat chez Décathlon, qui distribue les produits de Paris 2024 mais a aussi acheté quatre licences pour produire ses propres collections (une centaine de références). « Les ventes représentent le double des prévisions ; on doit réapprovisionner plus tôt que prévu nos magasins à Paris, dont celui de la Madeleine », explique Virginie Sainte-Rose, directrice du partenariat Paris 2024 de Décathlon, qui évoque « un contexte très favorable créé par l’euphorie autour des Jeux ».
Merchandising
Seul partenaire de la grande distribution, Carrefour, qui propose 400 références de produits dérivés dans ses 6.000 magasins, a misé sur l’attractivité de ses prix bas – 20 % de la collection à moins de 5 euros – et sur une offre sur tout le territoire national. « On avait déjà vu une augmentation de 52 % de nos ventes entre juin et juillet, et la semaine de la cérémonie d’ouverture, la vente des mascottes a doublé », relève Eve Zuckerman, directrice du partenariat Paris 2024 de Carrefour. Le groupe mise déjà sur les articles JO de la rentrée scolaire pour surfer sur cette vague.
Impossible pour l’instant de savoir si, dans le détail, ce merchandising rapportera ou dépassera les 2 milliards d’euros annoncés comme objectif il y a quelques mois par Paris 2024 (dont 130 millions de royalties). Le comité d’organisation devrait communiquer le bilan après les Jeux. Mais une chose est sûre : les ventes de ces produits dérivés s’arrêteront au tout début 2025, les droits olympiques étant alors cédés à Los Angeles, organisateur des Jeux de 2028.
(Source: Les Echos – 05/08/2024)